Prédication disponible en format audio.
Hier mardi, la liturgie nous a fait côtoyer le miracle de la multiplication des pains dans l’évangile de Marc. Aujourd’hui, nous écoutons la suite de cet événement à travers un autre miracle : Jésus sauve ses disciples d’une tempête (Mc 6, 45-52). La phrase la plus connue de cet épisode, reprise en écho par le pape St Jean Paul II, est : « N’ayez pas peur ». Car Jésus se révèle comme le Sauveur : « Confiance ! C’est moi ; n’ayez pas peur ». Montant dans la barque avec ses disciples, le résultat ne se fit pas attendre : « Le vent tomba ». De quel type de sauvetage s’agit-il ? Pas seulement d’une noyade. Ce n’est pas seulement un miracle météorologique. En dominant les forces de la nature, Jésus montre ici qu’il est vainqueur de toute force du mal et qu’il sauvera ainsi le monde de l’auteur du mal.
Force, mal : depuis quelques semaines, ces deux mots peuvent aisément résonner en nous par le biais du cinéma avec la sortie à succès du dernier film de la saga Star Wars. Elle est sous-tendue par l’existence d’une force anonyme bénéfique ou maléfique que les héros doivent acquérir pour vaincre leurs ennemis respectifs. Elle présente des chevaliers qui se rapprochent davantage du samouraï avec leur sabre laser. Elle repose sur un itinéraire de chute et de rédemption, avec une leçon sur la liberté et la tentation du vouloir écraser autrui.
Y a –t-il une « morale » de Stars Wars en lien avec le Christ seul Sauveur ? Pour des discussions avec des jeunes, l’exercice peut être fort intéressant. D’une part, ces films appartiennent à leur univers et au nôtre depuis le début de la saga il y a bientôt 40 ans. D’autre part, il permet d’engager la discussion et de clarifier le débat sur le bien, le mal et le salut. Par exemple, la force omniprésente reste anonyme, alors que Dieu montre son visage personnel et rejoint l’homme dans sa fragilité (dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus monte dans la barque : v. 51). Le salut est le but : sauver les autres, quitte à se sacrifier. Même celui qui bascule du mauvais côté, Dark Vador, bénéficiera de la rédemption. Cela passe par un combat intérieur qui évoque le combat spirituel contre la tentation. Des chevaliers appelés Jedi se mettent ainsi au service des autres, de manière totale et exigeante en devant apprendre, non seulement le maniement des armes, mais à maîtriser aussi leurs passions intérieures. C’est sur ce dernier point qu’avait échoué le jeune Anakin.
Par ailleurs, la question se pose sur le type de victoire visée par les protagonistes. Les jeunes sont souvent aiguisés vers la réussite sociale, mais comment sont-ils aidés à promouvoir une réussite des relations humaines, la seule qui rende vraiment heureux ? C’est ce que souhaitait dans son cœur Anakin en pensant à sa bien-aimée. A travers cette série cinématographique, nous retrouvons facilement en filigrane les grands enjeux de l’Histoire Sainte et de l’Homme, qui débutent avec Adam et Eve : vouloir devenir puissant, la tentation susurrée, le salut retrouvé grâce à Dieu et le bonheur de vivre toujours avec l’autre.
En ce début d’année, nous ne dirons pas « que la force soit avec vous », mais : « Que la force d’amour de notre Seigneur Jésus Christ soit toujours avec vous ! »
Père Pascal CHANE TENG. – Temps de l’Avent 2015
Transcription audio : Sandrine
