Patience et urgence de la conversion

Chers Sœurs et Frères en Christ,

 

Aujourd’hui, l’Évangile nous invite à méditer sur la parabole du figuier stérile et l’appel pressant de Jésus à la conversion (Lc 13, 1-9).
« Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. » (Lc 13, 5)

 

Ces paroles du Christ peuvent nous troubler. Il ne nous parle pas d’un châtiment arbitraire, mais d’une réalité spirituelle : sans conversion, notre âme se dessèche. Nous avons parfois l’illusion que le malheur touche ceux qui le méritent, que nous avons encore du temps pour changer, que Dieu attendra toujours. Mais Jésus nous met face à l’urgence : la vraie question n’est pas de savoir pourquoi certains souffrent, mais de reconnaître que nous avons tous besoin de nous tourner vers Dieu, aujourd’hui.

Et pourtant, cette urgence n’est pas sans miséricorde. Le figuier stérile aurait dû être coupé, mais le vigneron intercède : « Laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour et que j’y mette du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. » (Lc 13, 8-9). Voilà notre espérance ! Dieu nous donne du temps, Il travaille notre cœur, Il nous entoure de grâces. Mais ce temps n’est pas infini. Il nous appartient d’accueillir Son œuvre en nous.

 

Saint Jean Chrysostome disait : « Convertis-toi tant que tu as la lumière, de peur que la mort ne te surprenne dans les ténèbres. » Ce Carême est un don précieux. Il est ce temps que le vigneron nous obtient encore, ce temps pour laisser Dieu creuser en nous, arracher ce qui étouffe la vie, et faire grandir en nous Son amour.

 

Seigneur,
Tu es patient et plein de miséricorde,
mais Ton amour me presse de revenir à Toi.
Ne permets pas que je gaspille le temps de grâce que Tu me donnes.
Creuse en mon cœur la soif de Ta lumière,
et rends-moi fécond dans l’amour.
Amen.