Prédication disponible en format audio.
Bonjour à tous,
Jésus est notre Paix, il est aussi notre joie, comment le comprendre ? Si nous nous plaçons d’un point de vue humain nous avons des raisons d’être pessimistes : notre monde est de plus en plus porté sur la séduction, particulièrement avec la publicité qui pousse à la consommation et nous devenons de plus en plus individualistes. Il faut consommer pour être. L’homme d’aujourd’hui est en quête de son bien-être, de sa réussite personnelle, son horizon c’est lui et sa famille et quelques proches. Il est habité par quantité de peurs : sa santé, son vieillissement, perdre son travail, l’avenir incertain. C’est pour cela que nous voyons se développer nombre de commerces qui profitent de cela. Prenons le secteur des assurances, aujourd’hui nous avons des assurances sur tout : la santé, la maison, le crédit, la voiture et même une assurance vie. C’est sage que de prendre un minimum de précaution pour soi et les siens en cas d’accident de la vie, mais rappelons-nous que nous pouvons être assuré sur tout et n’avoir aucune garantie sur l’avenir ? Rappelons la parabole en Saint Luc du riche insensé qui avait fait une bonne récolte et qui se dit en lui-même : « Te voilà donc avec de nombreux biens à ta disposition, pour de nombreuses années. Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence. Mais Dieu lui dit : “Tu es fou : cette nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ?”. Si on doit interpréter ce passage, il n’est pas reproché à cet homme d’être riche, mais d’avoir mis son espérance dans ses biens, il s’est trompé de Dieu, il se croyait à l’abri des pénuries, sauf qu’il a oublié qu’il n’avait pas choisi le jour de sa naissance et qu’il ne choisit pas non plus le jour de sa mort.
A Noël nous fêtons la victoire de la paix sur la peur, Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi. Is 9.1 c’est cette victoire qu’avait annoncé le prophète Isaïe. Comment le Christ va-t-il réaliser cela ? Dans un corps à la fois humain et divin, il a vécu lui aussi les angoisses humaines, rappelons-nous de sa prière à Gethsémani. En vivant la peur des hommes face à la mort, il enferme dans son humanité la peur et l’emmène avec lui à la croix, puis au tombeau, mais au matin de pâques il en sort seul, la mort et la peur, il les a enfermées à jamais, il ne peut plus triompher. Mais moi ? je reste humain avec mes angoisses, en quoi Jésus m’a-t-il libéré de la peur et de la mort ? C’est là qu’il faut se rappeler ce que dit Saint Paul « Ne le savez-vous pas ? Nous tous qui par le baptême avons été unis au Christ Jésus, c’est à sa mort que nous avons été unis par le baptême. Si donc, par le baptême qui nous unit à sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, comme le Christ qui, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts. » Rm 6,3-4 il faut que les chrétiens vivent dans cette certitude que nous vivons en Christ Ressuscité qui ne meurt plus, ainsi nous ne serons plus centrés sur notre vie et nous pourrons jouir chaque jour de la joie des enfants du ciel qui ont déjà vaincu la mort et la peur. Notre joie aujourd’hui c’est celle de la défaite du mal et de la mort qui est perceptible déjà dans ce bébé de la crèche.
Méditons ce beau passage de Saint Paul aux Galates :
Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. Ce que je vis aujourd’hui dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi. Ga 2,20
Fabrice Patsoumoudou, Laïc – Avent 2016 – Lundi 11 décembre 2017