Prédication disponible en format audio.
En ce 18ème dimanche du temps ordinaire, l’évangile nous pousse à réfléchir et à nous interroger sur le sens de notre vie. Ne nous trompons pas dans nos choix de vie.
Jésus est en marche vers Jérusalem et s’arrête pour enseigner du milieu de la foule. Un homme demande à Jésus : « Dis à mon frère de partager avec moi notre héritage ». Pour bien comprendre la demande de ce frère concernant l’héritage, il faut savoir qu’en ce temps-là, la loi prévoyait que seul le fils ainé devait recevoir les biens de ses parents…
Ce frère se sentait rejeté, exclu de la famille. Il profite de la présence de Jésus pour essayer de rétablir la situation, mais sa réponse peut nous surprendre. Qui m’a établi pour être votre juge, ou pour faire vos partages ? Jésus va nous mettre en garde, sur le pouvoir et l’avoir, car la vie d’un homme ne dépend pas de ses richesses. Et il va lui raconter cette parabole de l’homme dont les terres avaient beaucoup rapporté. En l’écoutant, nous aussi nous allons peut-être nous poser cette question : « Que vais-je faire de mes biens ? »
Les lectures de ce jour nous rappellent que nous ne sommes que les gérants de ce monde, et non les propriétaires. Cette terre, nous croyons et espérons en jouir pendant longtemps ; mais les anciens nous le disent souvent : « Qu’elle est courte l’existence ! ». « Cette nuit on te demandera ta vie ». Nous laisserons tous nos biens à notre mort sans savoir l’usage qui en sera fait.
Le Concile Vatican II nous le redit : « Quelles que soient les formes de la propriété, on doit toujours tenir compte de la destination universelle des biens » (La terre appartient à tous).
L’homme ne doit jamais tenir les choses qu’il possède légitimement comme n’appartenant qu’à lui seul, mais il est invité à les regarder comme étant aussi aux autres, en ce sens qu’elles puissent profiter non seulement à lui, mais aussi aux autres. Mais tout en sachant bien, que ce que nous avons nous permet de subvenir à nos besoins. Il faut donc un minimum pour vivre, et notre Père sait de quoi nous avons besoin, avant même que nous le lui ayons demandé : « Ne cherchez pas ce que vous mangerez, ni ce que vous boirez, ne vous tourmentez pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin. Cherchez d’abord le royaume des Cieux et sa justice, et tout le reste vous sera donner par surcroit ». « Qui cherche trouve », car « votre Père a trouvé bon de vous donnez le royaume », en vous donnant son Esprit-Saint. Remplis de cette force et de son amour, les pécheurs que nous sommes, ne peuvent qu’être entraînés sur le chemin de la conversion, du partage, et de la solidarité.
Deux chemins nous sont présentés :
* Celui de la recherche de soi sans se préoccuper des autres.
* Celui de la recherche du bien de l’autre, au prix parfois de quelques sacrifices.
Cet homme dont les terres avaient beaucoup rapporté voulait se reposer et jouir de l’existence. Ses biens l’aveuglent, il ne pensait qu’à lui seul, à ses richesses, à son bien-être personnel.
Aucune marque d’attention pour les autres et il oublie que nous ne sommes que de passage ici bas. « Tu es fou, cette nuit même, on te demandera ta vie ». Dépossédés de tous les biens de ce monde, que nous reste t-il en l’autre monde ? Sainte Thérèse d’Avila disait : « Tout passe, l’amour seul demeure ».
1ère lecture, « Vanité de vanité, tout est vanité. Que reste t-il à l’homme de toute sa fatigue ? ». Le chrétien répond : il nous reste l’amour à partager, car rien n’est vain dans le royaume des cieux.
St Paul dans sa lettre aux Colossiens nous invite à rechercher les réalités d’en haut et non celle de la terre. « Faîtes mourir en vous tout ce qui appartient à la terre : débauche, impureté, passions, désirs mauvais, et cet appétit de jouissance qui est un culte rendu aux idoles. Tendez vers les réalités d’en haut »… Disciples de Jésus, nous sommes tous en effet unis par un même baptême, nous avons tous reçu le même Esprit. Et par delà toutes les différences religieuses, culturelles et sociales, nous sommes tous invités à accorder à chacun le même droit à la vie, au respect, à la liberté, et nous avons tous les même devoirs pour ce qui est de participer à la création d’une communauté humaine, unifiée et tolérante.
Que faisons nous concrètement pour que cette égalité et cette unité puissent se réaliser ? Quelle est notre relation à l’argent, en ce monde où l’on croit que tous les moyens sont bons pour s’enrichir ? L’argent est nécessaire pour nos besoins fondamentaux, tels que se nourrir, se vêtir… mais l’argent ne nous conserve pas. Dieu ne s’achète pas. Pourquoi ne pas vérifier notre comportement qui risque de nous entrainer dans la consommation, les plaisirs de ce monde, et d’oublier l’essentiel ?
Tournons nous vers Dieu, vers l’amour du prochain. Prenons du temps pour les autres, les pauvres, les petits de ce monde.
Offrons au Seigneur les exilés, les déportés, les sans abris, tous les pauvres de ce monde, et qu’ils trouvent des portes ouvertes pour les accueillir.
Frères et sœurs, nous sommes tous bouleversés par les attentats, le meurtre d’un prêtre, des personnes âgées, adultes, enfants. Nous ne pouvons et ne devons pas rester insensibles face à tous cela. Soutenons-nous les uns les autres, car celui qui se sent aimé peut aimer à son tour, et devenir témoin de la foi. Prenons le chemin de la paix, et l’amour fleurira autour de nous. Aime ton prochain comme toi-même.
Amen.
Diacre Ulysse LEPERLIER
Transcription audio : Diacre Ulysse LEPERLIER