Prédication disponible en format audio.
Nous avons vu Martin de Porrès, figure de sainteté contre les discriminations, proche des pauvres, guérissant les malades… mais sa compassion et sa délicatesse autour de la mort est peut-être le point le plus sensible dans son âme :
Juan Gonzalez, un espagnol condamné à la potence fut réconforté en prison par Saint Martin. De retour au couvent, Martin eu l’inspiration qu’il ne subirait pas la peine de mort et le fit savoir au détenu alors que la sentence était déjà tombée. En effet la femme du vice-roi, demanda une grâce pour ce prisonnier.
Dans un hôpital, un étranger agonisant reçu la visite de frère Martin. Comment en eut-il connaissance ? Dieu seul sait. Il dit à l’infirmier : Il va mourir, et il n’a pas reçu le baptême. Il montra alors l’état de son âme à cet homme agonisant. Ce dernier se repentit, confessa ses péchés et devint chrétien avant de mourir l’âme en paix.
L’économe de son couvent avait ordonné aux ouvriers de basse besogne, de tuer un vieux chien, compagnon depuis dix-huit ans. Martin, voyant que la mort n’était pas naturelle, il prit le cadavre de l’animal chez lui. Il alla voir l’économe et lui donna son gros causement : c’est indigne de faire disparaître votre vieux serviteurs et amis. Il y a des remèdes pour le guérir. Les services qu’il vous a rendus valaient bien qu’il finisse ses jours dignement. Alors Saint Martin ressuscita le chien, le nourris, lui offrit un coin dans sa cellule et lui interdit de voir son ancien maître. Voilà l’amour de la vie, depuis sa conception jusqu’à sa fin naturelle, qui pourrai nous servir d’exemple à nous les champions de l’abandon et de l’euthanasie des animaux.
Cette espérance et cette confiance face à la mort, Saint Martin la puisait dans la mort de Jésus à travers sa contemplation de la passion et de la croix allant jusqu’à l’extase et les larmes. Et aussi, par son humble prière du Rosaire par laquelle il revivait les évènements de notre salut.
Juan Vasquez, un jeune espagnol, avait été recueilli à demi-mort par frère Martin qui après l’avoir soigné, l’accueillit au couvent et lui trouva un modeste emploi pour l’aider auprès des plus démunis. Un soir de tempête, effrayée, il alla trouver Martin ; prosterné, en croix, le rosaire à la main, et sa cellule toute éclairée au milieu de la ténèbre. Un autre soir, il le surprit dans sa cellule, agenouillé dans le vide à un mètre du sol, les bras en croix fixant le crucifix. Un vieux frère convers, chargé de rassuré le jeune homme le ramena à la raison en disant : ce n’est pas la première fois, vous vous y habituerez à ses lévitations.
Quand on le cherche pour soigner le vieux Père Antoine agonisant. C’est encore en lévitation qu’on le trouve près de l’autel, embrassant l’image de son Rédempteur. De lui-même, il descend et annonce dans une grande paix que le Père Antoine peut se préparer avec soin à sa mort. Son heure est venue.
De même, il avait connu par avance le jour de sa mort. Alors qu’il était toujours vêtu d’un habit usé, on le retrouve ce jour-là dans le monastère, portant un habit neuf, celui avec lequel il sera enterré, dit-il. Voici venue la fin de mon pèlerinage terrestre. Je mourrai de cette maladie, aucun remède ne pourra me guérir. A l’âge de 60 ans, au lendemain du jour de défunts, le 3 novembre 1639, Martin rejoint son Seigneur dans la gloire après l’avoir rencontré toute sa vie dans les pauvres, les affamés, les étrangers, les exclus, les malades, les prisonniers et les enfants. Il laisse le témoignage d’un Ange de Paix qui proclame par sa miséricorde Gloire à Dieu et paix aux hommes de bonnes volontés.
Mercredi 16 décembre, Chemin de l’Avent – Fr. Fabien-Joseph HIGNETTE
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