Prédication disponible en format audio.
Aujourd’hui, l’Evêque consacre les Saintes Huiles qui serviront pour les Baptêmes et
Confirmations, pour les Ordinations et l’Onction des Malades.
A ceux qui sont atteints sérieusement par l’âge ou la maladie, un nouveau signe d’espérance est proposé : L’Onction des Malades, qu’accompagne la prière de la Foi.
Quand il est accueilli dans la Foi de l’Eglise, ce signe est puissance de réconfort, soutien dans l’épreuve et ferment pour triompher de la maladie si Dieu le veut (extrait du sacrement des malades).
Voici l’exemple d’un prêtre aumônier, accompagnateur des mourants du Diocèse d’Avignon.
« Quelque jours seulement s’était passés depuis cette rencontre avec Alessandro.
Malgré toute l’attention des médecins et infirmières, très brutalement son état venait de s’aggraver. Il ne se lève plus. Il ne voit pratiquement plus. Ayant de grandes difficultés à déglutir, à respirer, il peut à peine murmurer quelques mots.
Ici, je veux remercier ce cher Mgr de LANVERSIN, aujourd’hui au Ciel, qui m’avait donné un précieux conseil lorsque j’avais été nommé aumônier. Il l’avait lui-même reçu d’un prêtre lorsque dans ses premières années de sacerdoce, il avait été aumônier d’hôpital à Marseille. Mgr de LANVERSIN m’avait dit :
« Le malade souffre dans son corps. Sa famille souffre dans son âme. Proposez toujours de vivre le sacrement des malades à qui souffre dans son cœur en même temps que celui ou celle qui souffre dans son corps. Surtout aux personnes mariées qui, au jour de leur mariage, se sont promis fidélité dans les bons moments comme dans les épreuves. Vous verrez les grâces extraordinaires dont vous serez témoins. » J’ai reçu ce conseil comme un véritable trésor qui fait pleinement partie de ma vie.
Donc ce soir, Fête de la Médaille Miraculeuse, je propose à ses parents qu’Alessandro puisse vivre le sacrement des malades avec eux et qu’ils puissent communier ensuite. Sa maman y était plutôt favorable. Son père manifestait respectueusement un agacement. Mais il me donna l’autorisation, tout en s’éloignant cependant. Pas trop… pour voir ce qui allait se passer. Je me tourne alors vers Alessandro, me penche vers son oreille et lui dit :
« Si tu veux, nous allons prier ensemble. » Il manifeste son accord par un signe de tête.
Nous vivons ensuite le sacrement des malades, merveilleuse Présence de Jésus à côté de nous, en nous, alors que nous souffrons. Réconfortante Présence de l’Esprit Saint qui vient travailler notre âme et lui apporter la Grâce, l’Amour gratuit et la renouveler. Quelle sublime et indescriptible joie de la Présence du Père, venant envelopper de Sa tendresse un de ses enfants !
Prenant ensuite de l’huile sainte, le prêtre trace le signe de la croix sur le front de la personne en disant : « Alessandro, par cette Onction Sainte, que le Seigneur, en sa grande bonté, vous réconforte par la Grâce de l’Esprit Saint.
– Amen. »
Puis il trace le signe de la croix sur chaque main : « Ainsi, vous ayant libéré de tous péchés, qu’il vous sauve et vous relève.
– Amen. »
Le visage d’Alessandro s’est alors éclairé. Son sourire trahissait la joie qu’il venait d’accueillir, de recevoir dans la Foi. Ses parents ne regardèrent que de manière extérieure, étrangère. Ils étaient saisis. Ils pleuraient. Son papa me confia que voyant la joie sur le visage de son fils, il venait de pleurer plusieurs dizaines d’années d’une vie sans Dieu, le regrettant profondément.
Il faut allumer cette étincelle de la Grâce de Dieu. Il faut transmettre au monde ce feu de la Miséricorde. »
C’est ce que venait de faire Alessandro ce soir depuis son lit, pour ses parents. Quelque chose venait de changer pour eux. Ils avaient été témoins, eux aussi, de ce que venait de vivre Alessandro.
Dans la journée du 3 décembre, Alessandro ne voyant pratiquement plus, fixait cependant longuement du regard un coin de sa chambre et nous montrait du doigt là où nous devions, nous aussi regarder. Son visage était éclairé par une lumière et habité d’une grande joie. Cela durait de longues minutes.
De même le lendemain, toute l’après-midi et tard dans la soirée, il avait ressenti la Présence de la Vierge Marie. Si au moment de la mort de Jésus, le Vendredi Saint, se trouvait Marie Sa Mère, il n’est en rien surprenant que celle-ci, notre Mère, soit aussi présente à l’heure de notre mort. N’est-ce pas ce que nous lui demandons, maintenant, et tout au long de notre vie par ces « Je vous salue Marie » qui montent de nos cœurs vers son Cœur de Mère ?
Si chaque chambre est un sanctuaire et chaque lit un autel, rien de plus normal alors que la Vierge Marie soit présente.
Après une brève agonie, Alessandro est entré dans la Vie dans la nuit du 4 au 5 décembre. Il était 3h15. Notre Dame est venue chercher son enfant.
Le Sacrement des Malades est le Sacrement de la Miséricorde de Dieu, c’est-à-dire de l’Amour de Dieu pour nous pécheurs, et la miséricorde doit s’exprimer.
Il est nécessaire de mettre constamment l’accent sur le fait que la miséricorde est l’Amour qui répond à un besoin, l’amour qui jaillit pour rejoindre le besoin de la personne aimée. La miséricorde est la prière au Père des Miséricordes au nom de celui qui souffre. Jésus se présente comme celui qui a faim, qui a soif, qui est nu et étranger, malade et en prison (Mt 25,35-40).
A ceux-là qui se sont montrés miséricordieux, Jésus dit : « C’est à moi que vous l’avez fait » (Mt. 25-40). On est là au cœur de l’Evangile vécu.
PRIONS
Seigneur Jésus,
de ton vivant, tu nous as demandé
d’être miséricordieux,
comme notre Père céleste est miséricordieux.
Méditations Carême 2020 – Mercredi Saint 8 avril 2020 – Noëline Fournier, Laïc
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