Prédication disponible en format audio.
« Va, ton Fils est vivant. » (Jean 4, 51)
Même si nous l’avons chevillé au corps, ne nous arrive-t-il pas parfois de nous poser cette question : au fond, qu’est-ce que la foi ? Il y a bien des manières d’y répondre : simplement, parce que c’est elle qui me sauvera, ou alors de façon érudite, comme l’a fait par exemple le Père François Varillon* en proposant les « cinq pas de la foi » dont le premier est de placer « tout homme en situation de foi. » Et si la foi se résumait bien concrètement à la confiance de plus en plus profonde que Jésus pose sur un être et sa maisonnée ! C’est le cas pour ce haut fonctionnaire royal de Cana de Galilée, dont Jésus guérit l’enfant à distance. Mais c’est aussi le cas de Marie, la mère du Christ. Pensons-y un instant : elle a vu son fils partir au désert, elle l’a vu vivre sur les chemins de Palestine et d’ailleurs avec des disciples durs de cœur et d’oreille, elle a vécu la trahison dont il fut l’objet, un procès inique à charge, le supplice infâmant de la croix et la mort.
Comme elle a dû souffrir, elle qui savait que son fils venait redonner la vie au peuple hébreu ! Nous n’osons imaginer quelle foi en Dieu elle a dû avoir pour ne pas douter de lui ni de sa promesse alors que devant ses yeux ce fils qu’elle a porté dans ses entrailles semble perdre la bataille. La foi de Marie s’est révélée plus grande et plus forte que les doutes. Et Jésus aussi a repris vie ! Par la résurrection, il ouvre la porte pour que tous « les bénis du Père » retrouvent la vie dans leurs petites morts comme dans la grande.
Aussi en ce jour, Sainte Mère de Dieu et de l’Eglise, sûrs de l’amour du Seigneur, forts de notre foi et trouvant notre appui dans les paroles de ton divin fils, nous te confions nos propres enfants, biologiques ou spirituels. Ouvre-les, nous t’en prions, à ce torrent de vie qui jaillit du cœur de Dieu et brise toute mort. Amen.
Méditations Carême 2020 – Lundi 23 mars 2020– Diacre Jean-Marie Armand
*François Varillon (1905-1978) Joie de croire, joie de vivre, p. 230s.
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