Prédication disponible en format audio.
« Les plus grands pécheurs, les plus grandes pécheresses ont en eux ce qui fait les plus grands saints : qui sait s’ils ne le deviendront pas un jour… »
Comme cette phrase du père Lataste, apôtre des prisons nous éclaire sur ce texte de Jean 8, 1-11 !
Nous sommes ici face à un drame. La vie de cette femme dépend de la décision de Jésus :
Soit il opte pour la justice et la sentence de mort est prononcée pour elle.
Soit il opte pour la transgression de la Loi et s’oppose à Moïse, l’autorité suprême.
Heureusement, Jésus va démasquer l’hypocrisie des scribes et pharisiens et le piège qu’ils lui tendaient va petit à petit comme se refermer sur eux. Jésus, la Justice en personne, lui qui ne viole pas la Loi et qui est là pour « sauver ce qui était perdu » se baisse et se met à tracer des traits sur le sol (verset 6).Son attitude est un moyen de faire durer son silence. Il évite de regarder en face ses adversaires pour ne pas les provoquer et leur permettre de se retirer.
Se baisser, voilà l’attitude que nous devons adopter dans notre vie face au péché : le nôtre ou celui qui nous entoure. Il ne s’agit ni de s’écraser, ni de fuir, mais de se mettre à genoux aux pieds du Maître, de venir auprès du Rédempteur.
Se baisser, c’est refuser de se mettre au dessus des autres, refuser de se situer dans le camp des justes.
Le péché pointé du doigt est ici celui de l’adultère, mais il révèle bien pus que l’acte qui viole l’appartenance d’une femme à son mari ou à son fiancé (Lévitique 20,10).
L’infidélité du peuple à l’Alliance avec Dieu n’est-elle pas décrite comme un adultère et une prostitution dans le livre d’Osée 2,4 ?
Oui, chaque fois que nous nous livrons au culte des idoles, quand le savoir, le pouvoir, le sexe, l’argent, le corps, la réussite professionnelle prennent la place de Dieu, nous sommes aussi adultères. Chaque fois que nous brisons l’Alliance avec Dieu, nous sommes dans la situation de cette femme. Si ce temps de Carême nous a révélé notre péché, et que notre cœur nous condamne ou que l’on se croit séparés, exclus de l’Amour, comme cette femme, alors laissons Jésus nous relever, car c’est bien une œuvre de résurrection qu’Il est venu accomplir dans la vie de la femme adultère et dans la nôtre.
« Il se redressa et leur dit : celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre ». Quelle vraie réponse de sagesse de la part de Jésus. D’où lui vient-elle ? Du Mont des Olivers ! Il l’a puisée dans la prière et le cœur miséricordieux du Père.
Jésus nous invite chacun à nous placer en face de notre cœur et de notre conscience pour ne pas juger. Il nous invite à puiser dans la prière, la sagesse à toute épreuve et la conversion du cœur. En ce temps de Carême, Jésus veut accomplir en nous une œuvre de relèvement, de redressement. « Il se redressa et lui demanda : femme où sont-ils donc ? ».
Enfin, Il est seul avec elle ! Et dans ce face à face, Jésus peut lever la sentence et accomplir son œuvre rédemptrice.« Deux sont restés », disait Saint Augustin : « misera et misericordia », la misère et la Miséricorde !
Prière : Laissons Jésus aujourd’hui nous relever par sa miséricorde. Qu’au plus profond de notre cœur résonne Sa parole « Moi non plus je ne te condamne pas. Va et désormais ne pèche plus ! »
Méditations Carême 2020 – Lundi 30 mars 2020– Sœur Ketty Clain de la Fraternité Apostolique Jésus Miséricordieux
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