Prédication disponible en format audio.

Cher Saint-Pierre ! Il pose les questions qui sont nôtres.

Et s’il en est une qui ne cesse de nous accompagner, c’est bien celle-là !

Il y a des limites à ne pas dépasser ; pourtant nous sentons, bien souvent, qu’il faudrait justement dépasser nos limites, tirer du fond de soi la force de pardonner. Mais que c’est difficile !

Nous ne dirons jamais assez qu’il faut du temps pour arriver à pardonner. C’est un travail long, douloureux, mais combien libérateur ! Un pardon trop rapide peu détruire, mais un pardon remis à plus tard, ou surtout refusé, c’est un cancer de l’âme. Un jour, il faut y aller.

Le pardon est le plus beau nom de l’amour. Que serait l’amour sans lui ? Il serait sans racine et sans avenir.

  • Sans racine, car l’émerveillement de l’amour implique toujours un regard de miséricorde sur l’autre.
  • Sans avenir, car le pardon restaure toujours les relations et permet à l’amour de devenir de plus en plus solide. Le mariage, la fraternité, l’amitié sont des écoles d’amour et de pardon.

Dieu est amour ( 1Jn 4,8) : Ce titre est indépassable. Mais nous qui cherchons de toutes nos forces à nous aimer les uns les autres, à aimer Dieu, comment accéder à cette réalité sinon par le pardon ?

Le pardon est un chemin. Nous allons le prendre pour découvrir combien Dieu nous aime et combien nous pouvons aimer Dieu.

Nous allons le prendre pour découvrir que nous sommes capables de nous aimer les uns les autres et donc de nous pardonner.

Pardon2Nous avons en nous ce qu’il faut pour y parvenir.

Chemin de pardon, chemin d’amour vrai, chemin de bonheur.

Toujours Dieu montre son amour au pécheur ! Jésus va sur tous les chemins d’Israël à la recherche des pécheurs pour les ramener vers son Père. Il crie à tous : « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le poids du fardeau, (…) car je suis doux et humble de cœur ! » ( Mt.11,28-30).

Jésus nous montre sa Miséricorde. « La Miséricorde poursuit le pécheur ».

Comment ne pas recevoir cet amour ?

Pourtant certains sont incapables de demander pardon : il semble qu’ils vont perdre leur couronne posée sur leur tête, alors qu’ils gagneraient au contraire en dignité ! Ils ne demandent pas pardon et pensent que les autres n’ont qu’à digérer leurs blessures… D’autres sont incapables de présenter leurs excuses. Cela est douloureux pour celui qui a été blessé.

Le pardon à autrui devient plus difficile, plus long à donner. Que faire ? Ne pas arrêter le processus du pardon. Chacun doit jouer sa partie, aucun n’est dispensé de jouer la sienne : l’offensé de pardonné, l’offenseur de demander pardon. La victime doit faire son parcours et le pardon offert sera comme les charbons ardents au-dessus de la tête de l’autre, pour reprendre l’expression de Saint-Paul en Rm 12,20. Ces charbons vont fondre l’orgueil de sa méchanceté ! Ainsi fit le Seigneur sur la croix : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23,24). Il n’y a pas d’autre chemin que celui de notre Sauveur : il implore le pardon de son Père pour nous avant que nous n’ayons rien demandé. Le pardon de Dieu est gratuit.

Voilà où la foi nous conduit : mettre notre pardon dans le pardon de Dieu, quels que soient les sentiments, les attitudes de l’autre.

 

PRIONS.

Amour Miséricordieux,

Ne nous fait pas défaut, nous T’en prions !

Amour Miséricordieux, ne te lasse jamais !

Sois constamment plus grand que tout mal qui se trouve dans l’homme et dans le monde !

Sois plus grand que ce mal qui grandi dans notre siècle et dans notre génération !

Sois plus puissant par la force du roi crucifié !

Béni soit par Son Royaume qui vient ! Amen.

 

Noeline FOURNIER, laïc – Chemin de Carême

Transcription audio : Noeline FOURNIER