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La foi ne revêt plus un caractère évident dans sa transmission parce qu’entre autre la technique et les sciences ont pris une place plus importante et cela a des répercussions dans les relations humaines. Le pape François dans son exhortation La joie de l’Evangile le constate avec force : « Le grand risque du monde d’aujourd’hui, avec son offre de consommation multiple et écrasante, est une tristesse individualiste qui vient du cœur bien installé et avare, de la recherche malade de plaisirs superficiels, de la conscience isolée » (n°2). Le pape relève bien ici l’outrance de la consommation, la « prédominance [de l’argent] sur nous et sur nos sociétés » (cf. n°55) qui crée l’égoïsme. Le pape relève aussi ce « processus de sécularisation [qui] tend à réduire la foi et l’Eglise au domaine privé et intime » (n°64).
Ce constat n’a pas pour lieu de nous tenir pessimistes mais a lieu de nous rendre réalistes face à la situation. L’annonce de la foi chrétienne est un réel défi. Le Kérygme reste inchangé mais son annonce doit « affronter les différents défis qui peuvent se présenter » (n°61), en adoptant des moyens adaptés à la culture ambiante mais qui ne trahissent pas l’authenticité de ce Kérygme. Le pape nous dira de « trouver le mode de communiquer Jésus qui corresponde à la situation dans laquelle nous nous trouvons » (n°121). Nous devons consentir au changement du temps et de l’espace mais en ne doutant pas que l’Esprit Saint est toujours à l’œuvre ; la miséricorde et l’amour de Dieu ont toujours force de conversion. Au pape de conclure que : « Si nous ne pensons que les choses ne vont pas changer, souvenons-nous que Jésus Christ a vaincu le péché et la mort et qu’il est plein de puissance. Jésus Christ vit vraiment. Autrement, « si le Christ n’est pas ressuscité, vide alors est notre message (1 Co 15, 14) » (n°275).
Père Rodolphe EMARD
Lundi de Pâques, le 21 avril 2014