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Saint Jean Paul II définit le péché en trois termes hébreux : pesha, hatta et awon.
Pesha signifie la rébellion du sujet à l’égard du souverain : Lucifer s’est révolté contre Dieu, tout comme Adam et Eve qui pouvaient manger de tout sauf d’un arbre et ils n’ont pas voulu suivre cette recommandation. Hatta signifie »cible manquée » : l’homme créé pour la relation d’amour parfaite entre le don de lui-même à l’autre et l’accueil de l’amour venant de l’autre, de Dieu, n’arrive plus à « faire tout le bien et fait du mal sans le vouloir ». L’agressivité prend souvent la place de la bonté : Adam et Eve, au début si unis, vont accuser l’autre de leurs propres erreurs. Awon vient de distordre, d’incurver. La vérité est bafouée : on ne reconnait plus la vérité qui dérange pour entrer dans le mensonge, pour tromper l’autre pour arriver à ses fins égoïstes.
Le problème vient du fait que nous ne sommes pas conscients de nos imperfections qui amènent à pécher. La psychologie actuelle dit que 80% de nos actes proviennent de notre inconscient. Ce qui signifie que dans 80% des cas, nous ne savons pas vraiment ce que nous faisons, du bien ou du mal. Cependant, l’autre le voit ou le ressent bien souvent.
Nous en avons un exemple biblique en 2 Samuel 11, ou nous voyons le Roi David, homme consacré par Dieu, prendre pour maîtresse Bethsabée la femme de son soldat Urie. L’ayant mise enceinte, il le fit revenir en permission afin qu’il s’unisse à son épouse qu’il n’a plus vu depuis longtemps mais ce dernier resta avec les autres soldats et ne dormit pas chez lui. Son plan n’ayant pas fonctionné, il ordonne de ramener son soldat Urie en première ligne pour l’exposer aux flèches de l’ennemi et Urie mourut au combat. La réputation de David fut gardée intacte car nul ne pouvait savoir et dire la vérité, encore moins un mari décédé. Mais, Dieu ne pouvait rester insensible devant tant d’ignominie et envoya Nathan dire à David l’horreur de son acte.
En conclusion, nous voyons que le péché nous est révélé. Ce qui semble évident pour les autres ne l’est pas pour nous. Nous sommes aveuglés par notre égocentrisme, notre égoïsme. Il s’est passé la même chose avec Pierre (et les autres apôtres sauf Jean) à la Passion quand il abandonna le Christ, avec Saul de Tarse sur la route de Damas : Jésus leur révéla leur péchés alors qu’ils étaient sûrs d’eux et de leurs bons droits.
Nous péchons principalement envers nos proches du fait de notre nature déchue qui nous amène à faire le mal que nous ne voulons pas. Et même si c’est fait inconsciemment, nous en sommes responsables et l’autre subit les mêmes effets que si c’était fait volontairement. Ainsi, nous offensons surtout nos proches, époux(se), enfants, parents et ceux que nous côtoyons régulièrement, collègues de travail, paroissiens, amis … . Il ne faut pas chercher bien loin pour voir nos péchés et souvent cela passe par les enfants qui restent naturels et ressentent à travers nos actes si nous les aimons ou non.
En résumé : Dieu qui est AMOUR, a créé l’homme PAR AMOUR, DANS L’AMOUR, POUR VIVRE L’AMOUR en relation avec Lui. Le péché est venu rompre cette harmonie relationnelle entre l’homme et Dieu, entre l’homme et son semblable. Et le salaire du péché étant la mort c’est-à-dire la séparation, l’homme et … Dieu en souffrent. Saint Jean Paul II nous enseigne que même s’il n’a plus conscience, subsiste en tout homme « les échos lointains de la Création ». Nous savons tous que vivre une relation d’amour ou d’amitié nous rend heureux et qu’à l’inverse, une séparation ou une discorde nous rend malheureux.
Prions :
Seigneur, en ce temps de carême, apprends nous à respecter tes commandements, à nous aimer les uns les autres comme tu nous as aimés.
Erick Bernon, Laïc
Chemin de Carème, Vendredi 6 Mars 2015