Prédication disponible en format audio.
Bonjour à tous et bienvenue sur jevismafoi.com. Poursuivons donc notre retraite de carême.
Jésus, Verbe fait chair est venu apporter le pardon de Dieu pour tous les hommes depuis les origines par sa Rédemption, et apporter l’amour parfait par le pardon. Le pardon est l’essence même du christianisme. Nous ne pouvons qu’avoir une approche du pardon, une notion, mais nous ne pouvons pas tout savoir sur le pardon, cela reviendrait à tout savoir sur Dieu. Ceci est impossible à l’homme, créature limitée incapable d’englober la totalité de l’infini de Dieu. L’essentiel n’est pas de cerner toute la question du pardon mais d’amener au pardon effectif, à la pratique de pardon au lieu de sa compréhension intelligente. Si nous lisons les Évangiles, Jésus n’a jamais donné de grands enseignements sur le pardon. Il procédait plus par des récits paraboliques qui ont l’avantage de mettre à la portée de tous ce qui est difficile et non perceptible par le commun des mortels.
Qu’est-ce que l’homme ? Qui est Dieu ?
Le récit de la Genèse nous donne les explications. Dieu créa l’univers, la terre, le ciel, les mers, les animaux…etc, puis il plaça l’homme dans ce milieu devenu propice à son épanouissement. Dieu agit comme une maman qui attend un bébé et qui va tout mettre en œuvre pour son bien-être : chambre, berceau, layettes …etc. Ainsi, Dieu créa l’univers pour y placer l’homme (6ème jour). Une fois, son œuvre terminée, il se reposa (7ème jour).
L’homme a été créé par amour, dans l’amour pour vivre l’amour. Il ne peut être heureux que s’il vit l’amour. Adam nommait tous les animaux mais se sentait seul et malheureux. Dieu dit alors « qu’il n’est pas bon que l’homme soit seul ». Dieu créa Eve et la plaça à côté de l’homme qui va enfin pouvoir donner un sens à son existence, il est comblé et pleinement heureux.
Dieu avait demandé à Adam de consommer du fruit de tous les arbres du jardin, y compris l’arbre de vie au milieu de jardin, et de ne pas toucher à l’arbre de la connaissance du bien et du mal, sous peine de mourir. Manipulé, embrouillé par le malin, « Eve prit du fruit pour en manger et donna aussi à son mari qui était avec elle ». L’homme a péché par sa désobéissance. La conséquence est immédiate est la mort spirituelle qui consiste en la séparation d’avec Dieu, c’est-à-dire d’avec la source de l’amour. Et cela se voit : l’harmonie originelle a disparu. Adam accuse la femme et pire accuse Dieu de sa propre erreur. La femme ne reconnaît pas non plus son erreur et accuse à son tour : « C’est le serpent qui m’a séduite et j’ai mangé ». Nous voyons bien que l’homme et la femme ne sont pas tombés raides mort après avoir péché. Mes fautes sont toujours de la faute des autres mais jamais de la mienne.
En se détournant de Dieu, l’homme s’est donc privé lui-même du fruit de la vie éternelle. Mais en passant par la mort physique, qui appartenait au projet de Dieu, comme une étape, un accomplissement, cette mort sera la fin de nos souffrances et elle permettra à Dieu de mettre en œuvre une nouvelle création, une nouvelle naissance pour une vie pleinement épanouie. On dit qu’à la mort physique, c’est comme si on naît de nouveau mais pour un monde encore plus vaste, à la manière du bébé qui quitte le monde étroit du ventre maternel (certes douillet…) pour entrer dans notre monde bien plus vaste et pouvoir s’affirmer en tant qu’individu.
Il s’agit de bien différencier la mort spirituelle de la mort physique. La mort physique n’arrive qu’une fois, tandis que la mort spirituelle intervient maintes fois dans notre existence, à des degrés divers, chaque fois que nous nous détournons de cœur du Dieu Source de vie… Lorsqu’on prie l’Avé Maria’, on demande à Marie son intercession pour notre mort physique future, mais aussi surtout, pour nos morts spirituelles de tous les jours. Aussi, ne nous lassons pas de le réciter.
Prions :
Seigneur, nous voici devant toi
Pour proclamer notre foi
Ta parole est vivante
Et promesse permanente
Blotti au creux de tes bras
Quel bonheur d’être là
Tout près de ton cœur
Avec nos espoirs et nos peurs
C’est toi qui nous rassure
Et panses nos blessures
Dans ce monde cruel
C’est toi notre force, ô Père Eternel
Erick Bernon, Laïc
Chemin de Carème, Jeudi 5 Mars 2015