Prédication disponible en format audio.

La prison exacerbe les sentiments. L’enfermement met à vif les frustrations et les passions, d’où les cris de révolte, les hurlements et les appels qui traversent jour et nuit les couloirs et les cours des centre pénitentiaires. Dans les nouvelles prisons le bruit des clés se fait rare ; l’ouverture et la fermeture des portes relève des systèmes électriques. En revanche, il reste le cri de souffrance.

Vers qui se tourner dans l’ombre des cellules ? Qui peut sauver l’homme de son désespoir ? Aux prises avec la culpabilité, la personne détenue doit choisir entre le déni ou la demande de miséricorde. En ce sens, la prison apparaît comme le lieu de choix libres et responsables à faire en temps de crise. Le mot crise, d’origine grecque, dit le jugement à exercer dans un moment dangereux de l’existence. Il en va de même dans la langue chinoise, où le mot « crise » évoque « le danger et « l’opportunité ». En prison, le détenu doit faire œuvre de discernement dans la liberté de conscience.

En prison comme à l’extérieur des murs, l’homme risque de devenir prisonnier de lui-même, esclave de ses passions, victime de ses propres mensonges.

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En prison comme à l’extérieur des murs, l’homme peut faire l’expérience de la liberté, de l’amour et du bonheur.

Le père Lataste (1832-1869)[1], dominicain, apôtre des prisons, a découvert les merveilles de Dieu dans le cœur des femmes détenues dans la prison de Cadillac (Gironde), suite à sa prédication de la miséricorde du Christ et à une nuit d’adoration: « J’ai vu des merveilles ! J’ai vu des merveilles !  Ah ! Ce que j’ai vu ? J’ai vu cette prison, objet de tristesse et d’effroi pour les hommes, transformée cette nuit en un lieu de délices, en un séjour de gloire et de bonheur ! Je l’ai vu, grand Dieu, ce Dieu de toute gloire et de toute pureté (…) passer toute la nuit comme un Père, comme un ami, au milieu de pauvres femmes et de pauvres filles que la société dédaigne et dont les hommes ne veulent pas. (…) Il a lavé leurs souillures, il a pansé leurs plaies, il a guéri leur lèpre, il leur a rendu leur antique beauté, leur antique innocence ; il s’est fait prisonnier au milieu des prisonnières pour les guérir, les consoler et les aimer- O Merveille ! Merveille ! » (Sermon 202).

 

Prière :

Seigneur Jésus, augment en nous la foi en ta miséricorde.

Seigneur Jésus, augment en nous la foi en la prédication de ta miséricorde.

Seigneur Jésus, éveille des vocations à la prédication de ta miséricorde

[1] Monique Longueira. Le père Jean-Joseph Lataste, dominicain, apôtre des prisons. Paris. Nouvelle Cité. 2012. P. 59.

 

Fr. Manuel Rivero O.P. – Temps de l’Avent 2015