Prédication disponible en format audio.

Bonjour à tous,

Le temps de Noël approche, bientôt nous allons accueillir celui qui avait été annoncé par les prophètes et particulièrement le dernier et le plus grand de tous Jean le Baptiste. L’évangéliste Marc nous décrit Jean comme un ermite vivant dans le désert se nourrissant de Sauterelle et de miel sauvage, il était donc végétarien car à cette époque on considérait les insectes comme ne faisant pas partie de la famille des animaux, mais des plantes. Il crie dans ce désert et sa voix porte loin puisque beaucoup de ceux qui habitaient la campagne et les villes venaient à lui et se faisaient baptiser par lui. Ceux qui venaient à lui étaient nous dit l’évangéliste des pauvres, des fonctionnaires, soldats et même les pharisiens. Ce sont donc toutes les catégories sociales qui trouvaient dans le message de Jean une vérité qui le concernait. Même le roi Hérode l’écoutait avec plaisir avant de le mettre à mort. Aux yeux de ses concitoyens il était un prophète comme ceux d’autrefois et particulièrement d’Elie.

En effet le prophète Elie est le modèle de la vie Erémitique, lui qui se retira dans le désert et se nourrissait de ce que Dieu lui donnait et attendait patiemment sa manifestation dans une brise légère. Le mode de vie de Jean et même ses vêtements, il était vêtu de poils de chameaux, faisait penser à Elie, et l’évangéliste Marc l’identifie à Elie qui doit venir afin de réconcilier les Pères avec les fils avant la venue du fils de l’homme, selon la prophétie de Malachi. L’Esprit des prophètes qui venait de Dieu était sur lui, et Jean parlait sous son inspiration. Sa prédication était efficace, elle touchait les cœurs et les hommes se repentaient en accueillant le baptême d’eau. Son rayonnement ne s’est pas arrêté à sa mort, son message qui a été repris par les quatre évangélistes nous concerne aujourd’hui encore.

 

Comment expliquer un tel succès ? Tout d’abord son ministère était étroitement lié à celui de Jésus dont il était le précurseur. Jean s’est lui-même présenté comme l’ami de l’époux dont la joie est complète parce qu’il se tient à ses côtés et contemple son œuvre. Pour que notre annonce de l’évangile aujourd’hui soit efficace, elle doit tirer sa source dans cette relation intime avec Dieu. Nous ne pouvons annoncer un Christ que nous ne connaissons pas et avec qui nous ne vivons pas en intimité. C’est le défi de chaque chrétien aujourd’hui : faire de la place à Jésus pas seulement dans le temps de l’avent mais tous les jours de notre vie. Certes nous sommes engagés dans notre travail, notre famille, nos églises et dans la vie de la cité, mais justement la vie dans l’Esprit englobe tous ces aspects de notre vie et la sublime par la prière qui est relation à Dieu. Toute notre personne est engagée dans cette aventure et Jésus doit faire partie intégrante de notre vie de travail, de famille et dans nos engagements. S’il est avec nous, nous réussirons dans toutes nos entreprises, comme Jean a réussi dans sa mission.

 

Je vous laisse méditer le sermon 293 de Saint Augustin :

Il est difficile de distinguer la parole de la voix et c’est pour cela qu’on a pris Jean pour le Christ.  On a pris la voix pour la parole ; mais la voix s’est fait connaitre pour ne pas faire obstacle à la parole. « je ne suis pas le messie, ni Elie, ni le grand prophète ». On lui réplique » qui est-tu donc » il répond « je suis la voix qui crie dans le désert ». Il est la voix qui rompt le silence : «  préparer la route du Seigneur » cela revient à dire « moi je retentis pour faire entrer le Seigneur dans votre cœur, mais il ne daignera pas y venir si vous ne préparez pas la route. Que signifie « préparer la route » sinon prier comme il faut ? Que signifie préparer la route sinon « ayez des pensées humbles » ? Jean le précurseur vous donne lui-même un exemple d’humilité. On le prend pour le messie il affirme qu’il n’est pas ce que l’on pense il ne profite pas de l’erreur d’autrui pour se faire valoir. S’il avait dit « je suis le messie » on l’aurait cru facilement puisqu’on le croyait avant même qu’il ne parle. Il l’a nié : il s’est fait connaitre, il s’est distingué du Christ, il s’est abaissé. Il a vu où se trouvait le salut. Il a compris qu’il n’était que la lampe et il a craint qu’elle ne soit éteinte par le vent de l’orgueil.

Fabrice Patsoumoudou, Laïc – Avent 2017 – Mercredi 13 décembre 2017