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Poursuivons donc notre route vers le troisième dimanche de carême. Hier, nous avons vu l’importance de pardonner et de demander pardon.
La bible nous dit en Génèse 1,26-29 : «Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, comme notre ressemblance, et qu’ils dominent sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toutes les bêtes sauvages et toutes les bestioles qui rampent sur la terre. Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa. Dieu les bénit et leur dit : « Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la ; dominez sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les animaux qui rampent sur la terre. »
Tout d’abord, il est important de préciser que les premiers chapitres du livre de la Genèse ne sont pas des textes nous relatant des faits historiques, ou désirant nous transmettre un contenu scientifique. Sous forme poétique, imagée, ils nous transmettent les vérités fondamentales du projet de Dieu sur l’homme : qui est-il ? Pourquoi Dieu l’a-t-il créé ? Comment peut-il accomplir sa vocation ?
Nous pouvons donc nous poser cette question : qui sommes-nous ? Nous sommes des créatures créées à l’image et ressemblance de Dieu (Gn 1,26), des créatures désirées, pensées, voulues, aimées, des créatures que Dieu bénit dès qu’il les crées, et qu’il appelle à vivre en relation avec lui : « Dieu les bénit et Dieu leur dit »…. L’homme est bien une créature posée dans l’existence en face à face avec Dieu, il n’est pas Dieu, et cela est dit de manière très belle, très simple : il est à son image (idée de proximité, lien très fort) et à sa ressemblance (idée de distance, il n’est pas Dieu)… Et néanmoins, l’expression « image et ressemblance », employée seulement pour l’homme, sous entend un lien vital entre Dieu et l’homme. L’homme reçoit directement de Dieu le mystère de sa vie, comme un enfant de son papa, un enfant qui ressemble alors à son papa…
C’est ce qu’affirme le second récit, poétique lui aussi, de la création de l’homme Genèse 2,7 : « Alors le Seigneur Dieu modela l’homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie et l’homme devint un être vivant. ». Le souffle est une image qui renvoie à la vie. Le Souffle de Dieu symbolise l’Esprit Saint… Dieu crée l’homme en soufflant en lui, c’est-à-dire en lui donnant de vivre de sa propre vie, et cela en lui donnant l’Esprit Saint, l’Esprit qui vivifie. L’homme de « glaise », de chair et de sang, est ainsi une créature spirituelle qui reçoit sa vie de Dieu, et qui participe en son être à ce que Dieu est en lui-même. Dieu est Esprit (Jn 4,24), l’homme lui aussi est une créature spirituelle, une dimension spirituelle qui est à l’origine même de son être et de sa vie… Ce Dieu qui est Amour (1 Jn 4,16), et qui nous donne gratuitement tout par Amour, a placé l’homme et la femme au sommet de la création.
Comment avons-nous répondu à l’amour de notre Créateur ? En vivant mal notre liberté, en ne faisant pas toujours les bons choix. Adam (le terreux dans la langue de l’Ancien Testament), est en effet une figure symbolique qui renvoie à tout homme. Juste après l’avoir créé, Dieu l’avait placé dans le jardin d’Eden, son jardin, évoquant la relation avec lui. Et il lui avait donné tous les fruits de ce jardin, y compris le fruit de la vie éternelle, une action qui symbolise le Don surabondant de sa Vie et de son Amour. Comblé, rien ne devait lui manquer. Mais, tenté par le Tentateur, il a préféré prendre par lui-même ce bonheur que Dieu voulait lui donner, et cela en empruntant un autre chemin que la relation de cœur avec Lui ! Prendre de soi-même et par soi-même, en mettant Dieu de côté, au lieu de tout recevoir de Celui qui ne pense qu’à le combler ! Par ce mauvais choix, il s’est donc séparé de Lui, de cœur, et donc de la source de la vie…
Désormais replié sur lui-même, sans l’aide et le soutient de son Père, il expérimente sa fragilité, sa solitude, son incapacité à atteindre par lui-même le plein bonheur… Bien plus, il ne peut que réaliser, s’il est honnête avec lui-même, que cette séparation n’a pas été « vivifiante » mais plutôt destructrice et mortelle… « Mon peuple a commis deux crimes : Ils m’ont abandonné, moi la source d’eau vive, pour se creuser des citernes, citernes lézardées qui ne tiennent pas l’eau… Comprends et vois comme il est mauvais et amer d’abandonner le Seigneur ton Dieu » (Jr 2,13.19).
La Bible nous dit en Rm 6,23 : « Car le salaire du péché, c’est la mort ». Lorsque nous péchons, nous nous blessons nous-mêmes en nous privant d’une Plénitude intérieure de Lumière et de Vie, et nous blessons le cœur d’Amour de Dieu, Lui qui est bouleversé jusqu’au plus profond de lui-même de nous voir tristes et malheureux… Tout son désir est que nous retrouvions avec lui cette Plénitude de Vie : « Je suis venu pour qu’on ait la vie et qu’on l’ait surabondante », nous dit Jésus (Jn 10,10). « Le salaire du péché, c’est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus notre Seigneur ».
L’homme abandonne Dieu ? Dieu ne l’abandonnera jamais… Tout au long de l’Histoire d’Israël, il a multiplié les alliances avec nous (Noé, Moise, …). Il nous a patiemment et longuement éduqués. Et dans son Amour infini, il nous a envoyé son fils Jésus qui est le chemin à suivre si nous voulons retrouver, avec Lui et grâce à Lui, la communion rompue.
Jésus, Pardon du Père, mort et ressuscité, a vaincu la mort. La résurrection et la vie nous sont promises si nous acceptons de le suivre… Confiance : il nous aide à prendre les bonnes décisions, et il ne cesse de nous proposer son soutien et sa force pour avancer avec Lui vers la Lumière et vers la Vie ! « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps » (Mt 28,20).
Prions :
Seigneur notre Dieu,
Dans ce désert sois notre boussole,
Toi le Père qui console,
Toi le créateur de l’univers,
Vois tes enfants qui espèrent,
Ta parole et vivante,
Elle est promesse permanente,
En toi toute notre confiance,
Guide-nous sur le chemin à suivre,
Et donne-nous de pouvoir te suivre…
Amen
Erick Bernon, Laïc
Chemin de Carème, Mardi 3 Mars 2015
je veux la vie éternele