Prédication disponible en format audio.

Bonjour à Tous.

 

Dans notre société actuelle, nous sommes parfois gagnés par le pessimisme et ce pessimisme change notre façon de voir nos églises. Nous trouvons qu’elles se vident, qu’elles s’étiolent. L’évangile d’aujourd’hui (Jn1, 29-34) peut contribuer à donner une vitalité nouvelle à notre vie d’Eglise. Cet évangile nous parle de la rencontre capitale de Jean le Baptiste avec Jésus, deux hommes de la même famille, qui ont le même âge à quelques mois près.

 

En parlant de Jésus, Jean Baptiste s’exclame à deux reprises : « Et moi, je ne le connaissais pas. ». Cela est très surprenant ! Lui qui était le propre cousin de Jésus et qui avait jadis tressailli dans le sein de sa mère Elizabeth à l’approche de Jésus porté dans le sein de Marie. On peut raisonnablement penser qu’il savait fort bien qui était Jésus. Cette ignorance que Jean révèle ici dévoile pour nous quelque chose d’important : on ne va pas vers le Christ par les seuls sens humains car, comme l’écrit saint Paul : « si nous L’avons connu selon la chair, à présent nous ne Le connaissons plus ainsi. » (2 Cor 5, 16).

 

Il nous faut dépasser le visible pour voir l’invisible en Christ. Pour aborder le Christ dans son mystère, la présence de l’Esprit Saint nous est indispensable. Jean Baptiste nous explique en effet que, pour reconnaître Jésus, Celui qui ‘’baptise dans l’Esprit Saint’’ – alors que lui-même ne baptise que dans l’eau – une intervention de l’Esprit Saint est nécessaire : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui. ». Voilà le signe annoncé et irréfutable qui lui a permis d’identifier Jésus dans sa vraie personnalité qui échappe aux yeux de chair.

Il est donc clair qu’il n’y a pas de reconnaissance possible du Christ sans l’Esprit Saint : pas d’autre chemin que Lui pour aborder Jésus dans le mystère de sa personne de Fils de Dieu, dans celui de sa présence comme Verbe qui parle dans l’Écriture ou comme Pain se donnant en nourriture dans l’Eucharistie. C’est cet Esprit commun au Père et au Fils qui nous ouvre au mystère de Jésus, lequel nous conduit au Père. Nous sentons donc combien sa présence est irremplaçable !

 

Témoigner, c’est parler juste. Mais pour parler juste, il faut aussi voir juste. Et pour cela, nous n’avons qu’une question à nous poser : qui est Jésus pour nous ? Jean a reçu comme mission de rendre témoignage au Christ, le fils de Dieu. Cette mission n’est en rien le propre exclusif du Baptiste : elle nous incombe à tous, nous qui sommes baptisés et qui, de ce fait, avons reçu l’Esprit pour devenir témoins de l’Évangile du Christ, « afin que son salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre » pour reprendre l’expression du prophète Isaïe.

 

Bonne et Sainte année 2019 à tous.

Erick Bernon, Laic – 3 janvier 2019