Prédication disponible en format audio.

Mettre les deux mots « Amour » et « Vérité » l’un à côté de l’autre me surprend un peu. Je ne sais pas pour vous ? …

Dès l’adolescence, on peut être amené aux détours d’une saison à dire « Je t’aime » à quelqu’un. C’est l’ivresse de la première tentative d’aimer.

A l’exception de quelques individus rares et presque mystérieux qui s’adressent à la bonne personne dès la première fois, même si l’on en garde un bon souvenir, la vie nous redonne l’occasion de dire « je t’aime » à  quelqu’un d’autre car la première histoire était loin d’être  parfaite. Petit à petit, on découvre en soi le désir de pouvoir dire « je t’aime vraiment » et surtout de le vivre vraiment. Je crois que nous éprouvons comme une  nostalgie de la perfection de l’Amour.

Cela dit, quel rapport y a-t-il entre le désir amoureux du jeune homme et de la jeune femme, et l’Amour Vrai que l’on veut évoquer pour cette deuxième semaine de l’Avent ? La lecture du Cantique des Cantiques nous introduit dans une sorte de danse de l’amour entre deux êtres qui désirent s’aimer. Il nous rappelle que l’amour d’un homme et d’une femme est une icône, une  fenêtre mystérieuse par laquelle on contemple l’amour de Dieu pour l’Homme et pour chacun. Je précise « chacun » car il est important de se rappeler que Dieu ne se contente pas d’aimer tout le monde mais qu’il aime chacun : nous ne sommes pas tous dans le même sac mais chacun dans sa main. Partant de là, essayons de nous souvenir de notre désir de pouvoir dire à l’être aimé « je t’aime vraiment ».

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Notre monde où tout doit être immédiat aimerait nous faire croire que « aimer est toujours vrai », « Je ressens de l’amour donc j’aime ». Selon l’esprit du monde, la question serait davantage « tu aimes ou tu n’aimes pas ?, Tu m’aimes ou tu ne m’aimes pas ? » Et au fond de nous ce désir nostalgique souvent étouffé, aimerait prendre la parole et répondre « Je t’aime vraiment ». Notre bouche a envie de dire « vraiment » mais l’esprit du monde veut nous faire croire que cela n’est pas nécessaire. Pourquoi ?

Aimer est l’aboutissement de chaque vie. C’est le but de chaque vie. Et y parvenir ne serait-ce qu’un petit peu, rien qu’une larme d’amour, est un combat, un combat contre ce qui s’oppose à l’amour : le mensonge.

Libéré du mensonge et de ses chaines, je peux espérer aimer. L’espoir revient. Accepter de se convertir et de laisser le mensonge qui nous est proposé par l’esprit du monde est la condition pour vivre vraiment l’amour.

Allez demander à ceux qui ont vécu dans le mensonge ce qu’ils ont gâché dans leur couple.

Allez observer au fond de vous l’impact de tous ces « petits mensonges » sur votre façon d’aimer. Allez laver tous ces mensonges dans le salon de beauté tenu par  votre curé ou son vicaire et vous verrez vraiment renaître l’espérance de pouvoir aimer.

Je dois cesser d’être surpris par la nécessité que les mots « Amour » et « Vérité » aient besoin d’être ensemble. Aimer a besoin du Vrai. L’Ennemi de l’Amour est le Mensonge. Je dois accepter ce temps de Conversion comme une grâce pour connaître l’Amour.

Merci Jean-Baptiste de nous inviter à la conversion pour accueillir l’Amour et le vivre… vraiment.

Richard Clause

Le 04 décembre 2016 pour Jevismafoi/Sedifop