Prédication disponible en format audio.
Bonjour à tous et bienvenue sur jevismafoi.com.
Dieu est fidèle et ne renie pas ses alliances avec l’homme. Après le désastre du péché originel dans la création, il va essayer de rétablir la relation avec l’homme.
Pour ce faire, Jésus le Fils va s’incarner pour prendre la condition humaine excepté le péché. Son leitmotiv va être la Rédemption : « Il faut que le Fils de l’Homme souffre beaucoup, qu’il meurt et ressuscite le 3ème jour, en donnant sa vie en rançon pour la multitude ». Jésus va être solidaire avec les pécheurs que nous sommes tous, et vivre le péché, non pas en le commettant, mais en subissant ses conséquences. En tant qu’homme, il va subir dans son être (corps et âme) la souffrance avec une intensité que l’on ne peut imaginer. Il va subir les pires outrages, les pires péchés (la trahison, l’injustice, les coups, l’abandon, … toute l’absurdité du péché). Et, il ressuscitera en vainqueur de la mort et du péché.
Dès le début, l’idée de la Rédemption apparaît. Après avoir péché, Adam et Eve veulent se cacher derrière des pagnes de feuillages. Dieu va prendre des peaux de bêtes pour les couvrir. Le Père des Miséricordes est déjà à l’œuvre ! Puis, Abel présenta son offrande à Dieu : des premiers-nés de son troupeau, et même de leur graisse. Abel a eu l’intuition d’un sacrifice à offrir. C’est pour cela que Dieu agréa son offrande et non pas celle de son frère qui n’attendait que des compliments pour son travail. Deux situations sont posées en contraste : la relation avec Dieu, où tout est grâce,don gratuit, surabondance ; et celle où l’homme n’est en relation qu’avec lui-même, replié sur lui-même, cherchant sa récompense, et à travers elle, se recherchant lui-même dans une quête égoïste et orgueilleuse. La différence sera de taille : la grâce sera infinie et éternelle à la dimension de Dieu, et le salaire sera étriqué et éphémère à la dimension humaine.
Jésus, le Verbe incarné, tout en étant toujours pleinement Dieu, a laissé de côté, par amour, certaines prérogatives divines et cela pour être pleinement homme. Pendant sa vie publique, il a préparé les disciples à cette idée de la Rédemption. Il a souventdit qu’il est venu apporter la vie éternelle sur la terre. Or la vie éternelle n’est pas l’immortalité, au sens charnel : tout homme doit mourir un jour. La vie éternelle est celle qui ne cesse de jaillir de Dieu, et donc, elle ne peut qu’être reçue dans le cadre d’une relation avec Lui. Si l’homme, de cœur, est fermé à Dieu, il ne peut qu’être privé de cette Plénitude. Cet état de « manque » est évoqué par l’expression de « mort spirituelle », tout en sachant que nul n’est complètement « mort » spirituellement, ni, non plus, parfaitement vivant spirituellement.
Jésus a toujours essayé de nous ramener sur ce plan spirituel. Ainsi quand il parle de la vie, il s’agit de la vie divine c’est-à-dire de la relation avec Dieu « Source de vie » (Jr 2,13 ; 17,13). Sinon, si nous restons sur un plan purement humain, nous allons vers des aberrations comme ceux qui le prenaient au mot et ne voulaient pas passer pour des cannibales. Jésus dit en effet en Jn6,53-63 : « Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. Qui mange ma chair et bois mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour… Et c’est l’Esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et elles donnent la vie. ». Pour ceux qui ne veulent pas passer au plan spirituel, ces paroles sont « dures à entendre » et elles scandalisent.
Le dictionnaire Larousse définit le mot communion, entre autre, comme « avoir le même état d’esprit, avoir la même foi ». C’est bien à cette communion que Jésus veut amener tout homme avec lui : avoir confiance en lui, le Rédempteur, et recevoir, par cette confiance, le Don de l’Esprit Saint qui nous établit en communion avec Lui et entre nous. Et le Jeudi Saint, avant de mourir, Jésus va instituer l’Eucharistie pour que tout homme puisse avoir, avec elle, accès à ce Mystère de Communion.
Nous sommes donc tous invités à croire que Jésus a déjà pris sur lui nos propres péchés et,il est mort sur la croix pour nous en délivrer. Ma participation consiste à lui remettre mes péchés et à croire en la Grâce, don gratuit de Dieu sans aucun mérite de ma part. Le père Goutierre nous dit : « Être sauvé ne consiste pas d’abord à être sauvé du péché, à recevoir un coup d’éponge parce qu’on était sale. Être sauvé, c’est être introduit de nouveau, et d’une façon nouvelle, dans la vie même de Dieu, d’une façon encore plus profonde qu’avant le péché ».
Prions :
Seigneur, par ta main tendu
Lorsque tout semble perdu
Toi le compagnon de route
Tu nous libères de nos doutes
Toi seul peux nous guider
Toi seul peux tout changer
Tu sais nous consoler
Tu peux nous protéger
Tiens nous debout
Avec toi, nous irons jusqu’au bout.
Erick Bernon, Laïc
Chemin de Carême, Samedi 7 Mars 2015