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La parole
« N’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas » (Mt 23, 3)
La méditation
Aujourd’hui, nous entendons le Christ qui invective vigoureusement les pharisiens et les scribes. Il dénonce ce qu’on pourrait appeler les pièges de l’autorité. Ces pharisiens font toutes leurs actions pour être vus des hommes. Cette tendance à vouloir occuper les places signifient une incapacité à se tenir sur soi, dans le silence, en intimité avec Celui qui nous fait vivre. Dès lors la tendance est grande de se récupérer dans une extériorité où chacun reçoit de l’autre son identité dans un charivari de salutations, de congratulations… Jeu sans fin, livré à la seule appréciation de l’autre.
Une précision s’impose, il ne faut pas confondre pharisiens et pharisaïsme. Les pharisiens étaient des hommes profondément religieux, attachés à la loi de Moïse et cela les rendait très estimables. Jésus a mangé à la table de ces dignitaires. Il a eu une nuit une longue discussion avec Nicodème. Il y a eu Saul qui est devenu Saint Paul. Pendant des années, Saul a combattu avec acharnement les chrétiens pour défendre la loi de Moïse et sur la route de Damas est devenu un grand témoin de la foi. Tout cela nous rappelle que la conversion est toujours possible, y compris pour les pharisiens.
Le pharisaïsme est un état d’esprit, c’est l’attachement à la loi pour la loi jusque dans ses moindres détails. C’est aussi le mépris du petit peuple qui ne connaît pas la loi et ne la pratique pas. Ce que Jésus dénonce, ce n’est pas le message des pharisiens mais le fait que leur vie n’est pas en accord avec leurs paroles. Ils enseignent la loi mais ne l’observent pas. Ils disent et ne font pas. Ils sont très exigeants pour les autres, ils leur imposent de lourds fardeaux ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. Ils aiment paraître pour être remarqués des hommes, attirer sur eux la considération et l’intérêt des autres. Au lieu de guider le peuple qui leur est confié, ils ne pensent qu’à eux-mêmes.
Un jour ou l’autre, cette parole du Christ nous interpelle tous. C’est la tentation du « paraître », la course au prestige et aux honneurs. Notre orgueil peut nous amener à mépriser les autres que nous jugeons pécheurs et ignorants. En agissant ainsi, nous sommes loin de Celui qui est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus.
Se pose alors la question : comment pouvons-nous nous garder du pharisaïsme ? Peut-être que nous devons nous disposer à l’humilité et au service à l’exemple de Jésus. Lui qui en lavant les pieds de ses disciples au soir du Jeudi Saint nous apprend à aimer et à nous mettre au service les uns des autres
Prions
« Seigneur Jésus, apprends-moi l’humilité du service et à abandonner tout sentiment de supériorité, à m’attacher à ta loi d’amour avec un cœur tendre et généreux. Et Lorsque nos actes ne suivent pas nos paroles, comble-nous de ta miséricorde»
Erick BERNON