Prédication disponible en format audio.
Bonjour à Tous.
Comme hier, l’évangile de ce jour m’interpelle. Nous venons juste de célébrer la naissance de Jésus, et on nous présente un évangile qui nous dit que Jésus n’est plus là. Nous pouvons lire dans l’évangile de ce jour : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau et nous ne savons pas où on l’a déposé. ». Les linges qui enveloppaient le corps de Jésus sont restés dans le tombeau, mais lui n’est plus là, il a disparu. C’est peut être intéressant de rapprocher ainsi la naissance et la résurrection de Jésus. Cela nous empêche de considérer Jésus seulement comme un petit enfant, couché dans une mangeoire et que beaucoup viendront adorer tant qu’il y aura des crèches dans les églises. Cela permet d’avoir un regard différent, de ne pas voir Noël comme la fête des enfants, où on se fait des cadeaux et des souhaits. Beaucoup d’adultes ne sont pas venu à la messe de la veillée de noël, préférant déjà festoyer ailleurs. Mais je me pose la question, qui ont-ils fêté alors qu’ils n’avaient pas encore entendu la parole de Dieu ? Leur fête n’est-elle pas une fête de Noël purement humaine et sociale, voir païenne ? Est-ce cela être enraciné et fondé dans le Christ ? Être affermi dans la foi ?
Dans la lettre aux Colossiens, chapitre 2 verset 7 il est dit : « Soyez enracinés, édifiés en lui, restez ferme dans la foi, comme on vous l’a enseigné ; soyez débordants d’actions de grâce. ». Si nous ne sommes pas enracinés et fondés dans le Christ, nous ne pouvons pas être chrétiens, car ce mot vient justement du mot Christ. Être chrétien, c’est appartenir au Christ, être disciple et apôtre du Christ. Mais alors, comment appartenir au Christ ? Comment être son disciple, son apôtre ?
La réponse nous est donnée dans la bible elle-même au travers de l’évangile de ce jour : par la foi. La foi n’est pas quelque chose d’intellectuel, qui vient de la tête, c’est quelque chose qui vient du cœur. Saint Jean nous dit dans l’évangile de ce jour: « Il vit, et il crut. ». Mais, qu’a-t-il donc vu dans le tombeau ? Rien ni personne, un tombeau vide, avec juste des morceaux de linge qui enveloppaient le corps de Jésus. Si il n’y avait personne, en qui a-t-il crut ? Tout simplement en Jésus Christ. Pour Saint Jean, l’absence de Jésus dans le tombeau est la preuve qu’il est ressuscité. Jean a cru. Dans l’obscurité du tombeau, une lumière très douce s’est faite en lui ; une sorte d’évidence heureuse l’a aveuglé et submergé : Jésus est vivant, vivant pour toujours et source de vie ! Il est le Chemin, la Vérité et la Vie (Jn 14,6).
Ce qui est extraordinaire, c’est que les apôtres n’ont pas vraiment cru en Jésus pendant tout le temps qu’il était présent à leur côté. Il ne correspondait certainement pas à l’idée qu’ils se faisaient du Messie qui rappelons le devait être quelqu’un qui devait délivrer le peuple de l’occupation des Romains, y compris en utilisant la force et la violence. Ce n’est qu’après la résurrection et grâce à la lumière de l’Esprit Saint qu’ils vont croire en lui. Jésus lui-même l’avait dit à Thomas : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » (Jn 20, 29). Cette parole ne s’adresse pas seulement à tous les croyants qui nous ont précédés, elle est aussi pour nous tous.
Prions :
Seigneur Jésus, augmente en moi la foi afin que comme Saint Jean, je sois témoin de la Bonne Nouvelle. Enseigne-moi ton humilité, réveille mon cœur alourdi et secoue ma torpeur spirituel.
Erick Bernon, laic.