Prédication disponible en format audio.

Ferme et audacieux en matière sociale, comme nous l’avons vu hier, saint Ambroise de Milan fut un prédicateur éloquent mais aussi un écrivain prolifique sur le plan liturgique. Ainsi nous a-t-il laissé son admirable Traité sur les mystères. En ce mardi 22 décembre, petit focus sur la symbolique et la mystique du rite de la robe blanche du baptême. Voici ce que l’on peut  lire à ce propos avec ce court extrait du Traité qui précède ma méditation.

«Tu as reçu [ensuite] des vêtements blancs, pour montrer que tu as dépouillé l’enveloppe du péché et que tu as revêtu les vêtements purs de l’innocence. C’est de ceux-ci qu’a parlé le prophète : « Asperge-moi avec l’hysope et je serai purifié, tu me laveras et je serai plus blanc que neige Ps 50, 9).» On voit en effet et d’après la Loi et d’après l’Evangile, que celui qui est baptisé est purifié. Selon la Loi, car Moïse faisait l’aspersion du sang de l’agneau avec un bouquet d’hysope ; selon l’Evangile, car les vêtements du Christ étaient blancs comme neige quand il montra, dans l’évangile, la gloire de sa future résurrection. »

Débutons cette méditation par un détour du côté de chez Philoxène. Evêque syrien du Ve siècle, Phyloxène de Mabbourg, dans un discours demeuré célèbre, évoquait l’expérience des « trois naissances ». Survenant après « la naissance naturelle comme homme ou femme, dans un monde capable d’accueillir et de soutenir la vie », la seconde naissance est celle du baptême « quand l’on devient fils de Dieu par la grâce. » Chacun de nous a été modelé par le divin potier* avec sa part de bon jugement, mais aussi avec ses failles et ses ambiguïtés.  Dans le langage amoureux du baptême, Sainte Catherine de Sienne nous promet que chacun d’entre nous est une histoire aimée par Dieu. La petite Thérèse de Lisieux ne  disait-elle pas qu’au baptême elle avait reçu comme « le baiser de Jésus » et avec sa robe baptismale comme « un petit éclat de la grâce divine. »Aimons donc à nous savoir le « tu » de Dieu, précieux à ses yeux, dignes d’estime et aimés. Dans la famille Ferretti, celle du Bienheureux pape Pie IX, on raconte que l’on conserve aujourd’hui encore comme une précieuse relique, la robe de baptême du bambino Giovani Maria ! Prenons garde dès lors de considérer le vêtement blanc de notre baptême comme un accessoire désuet, juste bon à ranger au musée des souvenirs de notre vie chrétienne. Restons jusqu’au bout dignes d’avoir  revêtu le Christ**. Et si la symbolique de la tenue blanche des baptisés était une invitation à cultiver les vertus incomparables avancées par saint Paul dans l’épître aux Colossiens : Revêtez des sentiments de compassion, de bienveillance, d’humilité, de douceur, de patience !*** Cultivons ces vertus en des sillons rectilignes sur la terre meuble de cette ferme recommandation du pape François : « Laisse la grâce de ton baptême porter du fruit dans un chemin de sainteté qui est le fruit de l’Esprit dans ta vie. » ****    

Avec le saint évêque de Milan, sur le chemin qui mène au Christ Sauveur, prions-le maintenant : Jésus, Fils de Dieu et ami des hommes, tu fais de notre baptême le sacrement du don de la foi et la porte d’entrée dans le salut. Nos robes blanches ont fait de nous des créations nouvelles en toi. Oints de l’huile du salut, tu as mis un peu de ta puissance en chacun de nous. Que la grâce de notre baptême nous donne d’activer des torrents d’amour et de fraternité dans cette humanité au visage semblable mais si différent. Bénis sois-tu, Seigneur.

*Isaïe 29, 16

**Ga 3, 27

***Col 3, 12s

**** Pape François, exhortation apostolique « Gaudete et exultate », n.15  

   

Méditation Noël – Mardi 22 décembre 2020 – Diacre Jean-Marie Armand

Vous pouvez nous envoyer vos demandes de grâces et intentions de prière en répondant dans l’espace de commentaires. Elles seront recueillies et portées en intention à la messe du weekend à la Cathédrale de Saint Denis. Nous vous invitons aussi à partager cette méditation avec vos amis.